Rene Emmanuele: Quitter moscou

Séparés par des milliers de kilomètres, deux individus partagent une étrange attirance pour un manteau perdu. Pour Alice, il symbolise la trahison amoureuse. Pour Sergueï, le pouvoir de mettre à jour les faiblesses de son psychanalyste. A des milliers de kilomètres l'un de l'autre, deux êtres partagent une infime parcelle de leur existence. A Paris, Alice est climatologue, elle a trente ans. Quant à Sergueï, il n'a que dix-sept ans. Il vit à Moscou dans la lumière sourde des hivers soviétiques. Trompée par son époux, Alice a précipitamment quitté Moscou pour rejoindre la France, mais elle ne peut faire le deuil de cette histoire d'amour sans avoir récupéré l'ultime cadeau que lui a fait cet homme : un manteau sublime et probablement encore accroché dans l'entrée de leur appartement moscovite. En Russie, le jeune Sergueï a vu deux fois ce manteau : la première fois dans un parc, il soulignait alors harmonieusement le corps d'Alice ; la seconde fois, le manteau semblait jeté sur les épaules d'une autre à l'aube d'un matin glacé où ce garçon se trouvait nu et recroquevillé sous le porche d'un immeuble. Un vêtement, une image, une poussière d'étoile à l'échelle de leurs vies qui ne se croiseront pourtant qu'un instant. Car un manteau peut être tout autre qu'une simple apparence... Un premier roman habité par l'influence mêlée de Gogol et de Singer. Une histoire sans faille qui sans cesse bascule de Paris à Moscou, d'un personnage à l'autre, avec une remarquable efficacité. Un univers envoûtant à travers lequel se répondent le symbolisme, le réalisme magique et l'absurde.