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Art et littérature populaires et commerciaux faits de chromos, de couvertures de magazines, d'illustrations, d'images publicitaires, de littérature à bon marché, de bandes dessinées, de musique de bastringue, de danse à claquettes, de films hollywoodiens, etc. . C'est ainsi que Clement Greenberg définissait le kitsch. Suffit-il pour autant de dénigrer le kitsch, de le vilipender pour le rendre détestable aux yeux de celui qui, selon l'expression d'Hermann Broch, aime à le produire et à le consommer quel qu'en soit le prix ? Certes non, car rien, à l'heure où triomphent le libéralisme libertaire et l'individualisme postmoderne, n'est en mesure de freiner son expansion et d'atténuer sa puissance séductrice. Et c'est bien cette offensive que Valérie Arrault tente de démasquer. Subtilement, elle analyse avec humour les rapports parfois ambigus, d'attraction et de répulsion mêlées, qu'exercent le phénomène Las Vegas, le richissime objet transitionnel qu'est la poupée Barbie et Disneyland, ce monde féerique et fantasmatique de Mickey dans lequel, comme le notait déjà Walter Benjamin, l'homme d'aujourd'hui est assuré de ne vivre aucune véritable expérience esthétique et intellectuelle. Mieux encore : l'art contemporain le plus actuel se fait kitsch, comme le montrent les oeuvres et les actions de Jeff Koons ou de Pierre et Gilles, attestant la puissance hégémonique du phénomène et signant ainsi sa victoire planétaire.
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