Scheerbart Paul: Perpetuum mobile

Paul Scheerbart (213-2<27) fait partie de ces écrivains que le critique belge André Blavier considérait comme faisant partie des « fous li:éraires ». Auteur prolifique (fiction, science-fiction, poésie, essais, etc.) mais aussi dessinateur et illustrateur, le poète maudit Paul Scheerbat, admiré par Walter Benjamin, est notamment connu pour ses textes sur l'architecture de verre (parus en français). Perpetuum Mobile fut publié en 2<28 en Allemagne. La seule traduction française, que nous reprenons pour ce:e édition, est l'oeuvre d'Ode:e Blavier - femme d'André Blavier, aujourd'hui décédée comme lui - et a paru dans le numéro 2< de la revue Bizarre éditée par Jean-Jaques Pauvert, en 2<71. Aucune autre édition française du texte n'a paru depuis ce numéro, la réédition de ce texte par Zones sensibles est donc la première depuis plus d'un demi-siècle. Le sujet de Perpetuum Mobile est très simple : comment construire une machine qui, une fois mise en mouvement, ne s'arrête plus et continue à tourner pendant l'éternité ? De nombreux physiciens et métaphysiciens ont, depuis les débuts de l'humanité, réfléchi à ce:e idée d'un mouvement perpétuel qui ne nécessiterait aucune autre source d'énergie pour fonctionner que lui-même. Obsédé par ce:e idée, Paul Scheerbart commença en 2<81 à réfléchir à la question et se mit à construire une petite machine à l'aide de roues dentées. Perpetuum Mobile est le journal de deux ans d'efforts consentis pour mener à bien ce projet fou - qu'il finira par réaliser, cf. h:ps://www.youtube.com/watch?v=qYyVRU7Z8so). Le texte est donc un rapport de travail très technique sur les diverses tentatives de machines (il y a ! illustrations dans l'ouvrage, qui reprennent les différents plans des différentes machines testées par Scheerbart) et de pensées diverses et variées sur les enjeux d'une machine qui ne s'arrêterait jamais de tourner - les enjeux sont militaires, écologiques, humanitaires. et philosophiques. Non dénué d'humour, le texte de Scheerbart est très simple d'accès et se lit d'une traite. La traduction d'Ode:e Blavier se situe dans une veine post-surréaliste assez logique avec le projet lui-même de Scheerbart. Le texte lui-même est assez court (0 pages avec de grandes marges).