Olivieri Renato: Ils mourront donc

« Il se tourna vers le passager qui lui avait demandé son nom et il n'eut même pas le temps de s'étonner de ce qui arrivait : il lui restait seulement dix secondes à vivre. On le retrouva à l'a ube via Morimondo, dans le quartier de la Barona, à vingt mètres du portail d'une ancienne tréfilerie, la tête reposant sur le volant de son taxi, les bras ballants, un trou à la nuque sous l'oreille droite ». Oreste Onorato, chauffeur de taxi milanais de cinquante-huit ans, était pourtant l'incarnation de l'homme sans histoire : marié, père de famille, des clients réguliers. Le vol ne semble pas avoir été le mobile du crime puisque le portefeuille, les papiers et la montre de la victime n'ont pas été touchés. Mais qui aurait pu lui en vouloir au point de préméditer un crime ? La brigade mobile de Milan aurait sans doute été tentée de classer sans suite cette agression si un second meurtre, tout aussi improbable, n'était survenu quelques jours plus tard. Cette fois, c'est un négociant en café qui est retrouvé avec deux balles dans le ventre. En dépit d'une enquête de voisinage poussée, les recherches du vice-commissaire Ambrosio demeurent vaines. Et comme pour mieux narguer la police, un troisième cadavre sera bientôt découvert, celui d'un photographe. Rien ne semble rapprocher les victimes, hormis leur âge (autour de la soixantaine), et l'absence de mobile apparent. Cette dernière question va peut-être trouver un embryon de réponse quand de mystérieux « Groupes Delta » revendiquent les trois meurtres et annoncent que « d'autres coupables connaîtront le même sort que ces premiers individus qui ont été exécutés après avoir été condamnés à mort par notre tribunal secret. » Les menaces de ces « Groupes Delta » doivent-elles être prises au sérieux ou s'agit-il de leurres pour égarer la police ? Une chose est certaine pour le commissaire Ambrosio, c'est en fouillant dans le passé des victimes, de leurs amis et connaissances que l'on pourra faire émerger la vérité.